Saint-Pierre et Miquelon, un centre pour la recherche sur les écosystèmes et sociétés subarctiques

Parmi les missions en cours : une équipe interdisciplinaire, composée d’archéologues, de géographes, de géophysiciens de l’Inrap et de l’UBO sera présente à Miquelon aux mois de mai et juin 2022. Son objectif est de repérer les plus anciennes traces d’habitations de la Période moderne conservées à Miquelon.

Pourquoi? Quels objectifs?

1. Positionner l’archipel comme un centre pour les sciences du monde subarctique : accueillir et centraliser les activités de recherche scientifique sur les milieux et sociétés subarctiques

2. Favoriser les retombées locales des recherches : associer (plus systématiquement) les scientifiques aux acteurs politiques et économiques de l’archipel

3. Ouvrir à l’international et aux différentes disciplines qui étudient les écosystèmes et sociétés subarctiques

1. Positionner l’archipel comme un centre pour les sciences du monde subarctique : accueillir et centraliser les activités de recherche scientifique sur les milieux et sociétés subarctiques

L’objectif de cette plateforme est d’encourager, accueillir et organiser des activités de recherche scientifique sur les écosystèmes et les sociétés à Saint-Pierre et Miquelon et de favoriser les retombées de ces recherches en termes de développement local.

L’archipel de Saint-Pierre et Miquelon accueille de nombreuses activités de recherche scientifique. Les thématiques subarctiques sont étudiées par plusieurs disciplines en sciences humaines et naturelles (voir : la bibliothèque scientifique de l’archipel).

« L’île met en évidence l’interdépendance de l’Homme et de son milieu ».

Les écosystèmes subarctiques et les populations de l’archipel se trouvent en effet face à des problématiques qui rejoignent les questionnements globaux et peuvent être étudiées à Saint-Pierre et Miquelon, à l’échelle locale.

De nombreuses questions scientifiques :

« Quelles sont les relations des sociétés avec les écosystèmes subarctiques et leurs ressources? dans le passé? aujourd’hui? »

Pêcheur à la mouche, étang de Mirande, Miquelon
Des habitants de l’archipel proches de la nature : ici un pêcheur à la mouche, étang de Mirande. Photo : M. Tesson.

« Que savons-nous des espèces résidant ou transitant par l’archipel et de leurs spécificités, comment partageons-nous l’espace et les ressources avec ces espèces?« 

Baleine à bosse, Saint-Pierre et Miquelon
Baleine à bosse dans la Baie, entre Saint-Pierre et Miquelon. Photo : DTAM.

« Que nous disent les écosystèmes subarctiques du changement climatique? Quels sont les impacts cumulés, anthropiques, sur ces écosystèmes? Comment s’adapter? »

forêt boréale Langlade
Forêt boréale et ruisseau (ici ruisseau Maquine à Langlade), des paysages susceptibles d’évoluer avec le changement climatique. Photo : M. Tesson.

« Comment penser un avenir durable pour un espace insulaire? sur le plan de la production, de la consommation, de l’approvisionnement en ressources alimentaires et énergétiques? dans le contexte des bouleversements mondiaux liés au changement global? »

floradecor, miquelon
Production de légumes et fleurs sous serre à Miquelon, entreprise Floradecor, Miquelon. Photo : M. Tesson

« Quelles sont les contraintes et opportunités liées à l’insularité, voire la double-insularité dans le cas de Miquelon? à l’éloignement à la métropole? la proximité nord-américaine? »

centrale électrique Saint-Pierre
La centrale électrique qui approvisionne l’archipel en électricité fonctionne au fuel. Photo : M. Tesson.

La recherche scientifique sur les écosystèmes et sociétés subarctiques à Saint-Pierre et Miquelon peut ainsi contribuer à une amélioration considérable de la connaissance des relations entre l’Homme et son milieu et des impacts du changement climatique.

C’est pourquoi il a été décidé de concrétiser la volonté et la capacité du territoire à accueillir des activités de recherche, d’enseignement supérieur et de formation, et d’utiliser ce potentiel pour consolider le développement de l’archipel.

Une première ambition pour le long terme est donc d’utiliser ce potentiel pour que l’archipel se positionne comme un centre pour les sciences du monde subarctique.

2. Favoriser les retombées locales des recherches : associer les scientifiques aux acteurs politiques et économiques de l’archipel

Un second objectif est qu’un développement local puisse se faire sur la base des questionnements originaux que porte l’archipel :

– Transfert de connaissances et de savoir-faire au bénéfice des acteurs économiques locaux

– Émergence et rayonnement des solutions nées localement vers les autres Outre-Mer et vers la métropole

– Valorisation des résultats auprès du public : conférences, interventions dans les écoles, journées de la science.

conférences à SPM
Conférence biodiversité à Saint-Pierre. Photo : DTAM.

– Actions de formation auprès des plus jeunes (stages en immersion dans le monde scientifique, rencontres avec des archéologues, biologistes, géographes etc.). Susciter des vocations, donner aux jeunes l’envie de revenir sur l’archipel pour y faire de la recherche sur les écosystèmes et sociétés subarctiques.

océanologues à Saint-Pierre et Miquelon
Océanologues acousticiens, travaillant sur les mammifères marins (baleines et cachalots) à Saint-Pierre et Miquelon. Photo : DTAM.

– Actions de formation auprès des personnels qui le souhaitent : agents de l’état, professeurs des écoles ou du lycée, etc.

archéologie SPM
Un professeur de lycée sur le terrain avec un chercheur CNRS, participant aux fouilles archéologiques en tant que « référent archéologie pour l’archipel ». Photo : M. Tesson

Actuellement, une chargée de mission (recrutée depuis le 17 février 2020) prépare la réalisation de la plateforme de recherche, en lien avec les acteurs politiques et professionnels de l’archipel. Ces acteurs ont été rencontrés individuellement pour recenser leurs besoins, attentes et participation vis à vis de ce projet.

Le premier comité de pilotage réunissant les acteurs locaux de l’archipel pour préparer le projet de plateforme de recherche, a eu lieu le 8 juillet 2020. Plus d’information : voir les étapes du projet de plateforme de recherche!

3. Ouvrir à l’international et aux différentes disciplines qui étudient les écosystèmes et sociétés subarctiques

Les partenaires et soutiens actuels du projet

signature en présence des deux ministres
Signature de la convention pour une plateforme de recherche en présence de la ministre des Outre-Mer (Annick Girardin), ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (Frédérique Vidal) et du député de Saint-Pierre et Miquelon (Stéphane Claireaux). Les signataires de gauche à droite : Préfet de Saint-Pierre et Miquelon (Thierry Devimeux), Président de la CACIMA (Alain Beauchêne), Vice Président Mer de l’Université de Bretagne Occidentale (Yves-Marie Paulet) et PDG Ifremer (François Houllier).

Le 7 février 2019, l’Université de Bretagne occidentale, l’Ifremer, la Chambre d’agriculture, de commerce d’industrie et des métiers de l’artisanat (CACIMA) et la Préfecture signent à Saint-Pierre une convention de partenariat, en présence de la Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI) et de la Ministre des Outre-mer (MOM). Cette convention prévoit la création d’une plateforme de recherche à Saint Pierre et Miquelon.

Une ouverture aux disciplines et aux partenaires scientifiques et institutionnels

La plateforme de recherche est ouverte à tous les partenaires, universités et disciplines scientifiques souhaitant approfondir des questionnements sur l’évolution des écosystèmes et populations (économie, géographie, biologie, anthropologie…). L’objectif est de renforcer les liens franco-canadiens existants en matière de recherche, dans la poursuite de la démarche de l’Institut France-Québec Maritime (IFQM).

Des exemples ailleurs, de centre de recherche insulaire

Des exemples de centres de recherches scientifiques insulaires sur lesquels l’archipel Saint-Pierre et Miquelon souhaite s’appuyer :

Aux îles de la Madeleine, le Centre de recherche sur les milieux insulaires et maritimes (CERMIM) affilié à l’Université du Québec à Rimouski, existe depuis 2004 et participe au développement local des îles

Site internet du CERMIM aux îles de la Madeleine

La base scientifique de l’archipel du Svalbard accueille des recherches sur le monde arctique et le réchauffement climatique

Svalbard, archipel scientifique